BAK Economics | Prévisions pour le tourisme suisse - Edition Novembre 2022

Shownotes

Selon les dernières prévisions touristiques établies par BAK Economics sur man-dat du Secrétariat d'État à l'économie (SECO), la demande de nuitées en Suisse augmentera sensiblement durant l'hiver 2022/23 (+1,9 million, +13% par rap-port à l'année précédente) malgré plusieurs défis actuels tels que l'inflation éle-vée ou la force du franc suisse.

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Executive Summary

Selon les dernières prévisions touristiques établies par BAK Economics pour le compte du Secrétariat d'État à l'économie (SECO), l'hiver sera bon pour le tourisme suisse. Examinons en détail les principaux aspects.

La levée progressive des restrictions de voyage au niveau mondial depuis l'hiver dernier a eu un effet positif sur le tourisme suisse durant l'été 2022 avec une augmentation de 3,6 millions de nuitées. Contrairement à 2021, la Suisse a accueilli davantage d’hôtes en provenance des marchés lointains (+2,7 millions de nuitées) et d'Europe (+1,9 million de nuitées). Sur les marchés lointains, les plus fortes impulsions de croissance sont venues des États-Unis (+2,7 millions de nuitées). En Europe, les coûts élevés et les incertitudes qui pèsent sur le trafic aérien international ont sans doute eu un effet positif sur la demande en Suisse. Ainsi, le nombre de nuitées en juin et août 2022 de touristes venant des Pays-Bas, de Belgique, de France et d'Allemagne a nettement dépassé le niveau d'avant-crise. Après l'excellent été 2021, il a certes fallu accepter une réduction de 1,1 million de nuitées (-8%) de la part des hôtes suisses. Néanmoins, la demande intérieure en été 2022 est supérieure de près d'un cinquième par rapport à 2019.

L'hiver prochain (2022/23), différents facteurs freineront la dynamique positive de la demande touristique observée récemment. La hausse des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine, l'inflation et le ralentissement conjoncturel qui en découlent pèsent sur le moral des consommateurs, tant en Suisse qu'à l'étranger. La force du franc rend la Suisse plus chère, en particulier pour les visiteurs de la zone euro et du Royaume-Uni. Inversement, les clients suisses sont de plus en plus tentés de passer leurs vacances à l'étranger. En outre, des restrictions à long terme, qui étaient déjà valables l'été dernier, persistent : aucune augmentation notable des nuitées n'est attendue en hiver, tant pour les touristes chinois que pour les Russes. Finalement, les prix élevés des billets d'avion pèsent sur le budget voyage des touristes des marchés lointains et freinent ainsi la demande de ces pays. Le tourisme d'affaires devrait lui aussi continuer à être moins important.

Malgré le contexte conjoncturel difficile, la demande touristique connaît de forts effets de rattrapage. De nombreux ménages ont augmenté leur épargne au cours des dernières années et sont moins sensibles à court terme aux augmentations de prix ou aux chocs conjoncturels. Un autre facteur positif est la sécurité accrue de la planification : les visiteurs européens peuvent partir du principe que même en cas de nouvelle vague d'infection au Covid-19 en Suisse, seules des mesures légères seraient mises en œuvre, comme cela a déjà été le cas les années précédentes. Il faut donc s'attendre à une augmentation de la demande d'environ 1 million de nuitées par rapport à l'hiver 2021/22 de la part des hôtes des marchés lointains. De plus, l'appréciation du franc est atténuée par le fait que dans de nombreux pays européens, l'inflation est nettement plus élevée qu'en Suisse. Les prestations touristiques telles que les nuitées d'hôtel ou les forfaits de ski ont tendance à augmenter plus fortement dans les autres pays. Cela devrait contrebalancer l'effet négatif de l'appréciation du franc suisse. Avec une croissance de 26%, soit 1,1 million de nuitées, la demande européenne durant le prochain hiver ne sera que légèrement inférieure au niveau d'avant-crise. La propension des Suisses à passer leurs vacances au pays, apparue pendant la crise du Covid-19, s’est confirmé durant l’été 2022. BAK Economics estime que cette tendance se poursuivra durant l'hiver 2022/23, même si elle est un peu moins marquée : par rapport à la forte période de l'année précédente, une réduction de 2% de la demande intérieure est attendue. Dans l'ensemble, la bonne dynamique de l'été sera certes légèrement freinée par des circonstances difficiles pendant l'hiver 2022/23, mais les effets positifs devraient l’emporter. Ainsi, avec un total de 16,5 millions de nuitées (+13% par rapport à la période précédente), le niveau pre-pandémie (2019) ne sera manqué que de peu.

Malgré le contexte conjoncturel difficile, la demande touristique connaît de forts effets de rattrapage. De nombreux ménages ont augmenté leur épargne au cours des dernières années et sont moins sensibles à court terme aux augmentations de prix ou aux chocs conjoncturels. Un autre facteur positif est la sécurité accrue de la planification : L'augmentation de la demande touristique des Suisses se maintiendra dans les années à venir, même si son ampleur sera moins grande. En ce qui concerne la demande étrangère, il faut s'attendre au maintien de la reprise observée jusqu'à présent, bien que moins prononcée. Les facteurs de stress mentionnés plus haut ont toutefois un effet négatif sur la demande touristique jusqu'à la saison d’été 2023 et empêchent un retour rapide à l'ancien rythme de croissance. Le niveau des nuitées d'avant-crise ne pourra donc être atteint que durant l'hiver 2023/24. Les impulsions proviendront alors principalement de la reprise générale et constante de la demande des marchés lointains et du retour successif des touristes chinois qui débutera dès la fin de l'été 2023.

L’envie croissante de calme, de nature et d'isolement des touristes a eu un effet positif sur le développement de la parahôtellerie pendant la crise sanitaire. La parahôtellerie a été moins touchée par la crise que l'hôtellerie : durant les saisons d'été, le niveau des nuitées a été plus élevé qu'en 2019. BAK Economics s'attend à un maintien d’une partie de la croissance de la parahôtellerie au cours des deux prochaines années. La question de savoir si ce report de la demande se confirmera à long terme dépend de la qualité future de l'offre dans la parahôtellerie. Pour une évolution positive et durable, les structures existantes doivent être adaptées de manière à répondre à des besoins en constante évolution et la qualité doit être améliorée par des investissements.

L’envie croissante de calme, de nature et d'isolement des touristes a eu un effet positif sur le développement de la parahôtellerie pendant la crise sanitaire. La parahôtellerie a été moins touchée par la crise que l'hôtellerie : Tous les détails et les données de BAK Economics sont disponibles sur www.bak-econonimcs.com.

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